Elke Krystufek

Kim & Elke

VHS PAL 85 minutes, 1994/95 / 37 €
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Etre femme, artiste et autrichienne, c’est à dire dans l’héritage inévitable de la mythologie actionniste, ce n’est pas en soi et avant toute analyse une mince histoire. Elke Krystufek fait partie de cette dernière génération (née en 1970) pour qui il devenait urgent de relire et troubler cette histoire même, de travailler sur ses limites, sa violence, ses formalismes. Figure exemplaire d’une catégorie de pratiques artistiques qui trouvent leur cohérence dans l’éclatement et l’impureté des matériaux, des médiums, entre photographie et peinture, vidéo et collage, montages, photocopies, affiches, performances, l’identité de son travail, de son langage se reconstitue autour d’une esthétique de l’accident, d’un effet de direct. Entre Marylin et Wharol, Madonna et Ulrike Meinhof, au centre de ces différents archétypes de la modernité, de la révolte, de la féminité, comme en prise à une hémorragie de signes et d’images, la figure de l’artiste demeure le seul élément reliant, conducteur et curseur de subjectivité qui traverse de bout en bout les productions multiples de cette architecture pulvérisée.Des autoportraits (peinture et dessin) à ses réalisations vidéo, on peut reconstituer par segments successifs toutes les dernières années d’existence de l’artiste, son tissu de réel, ses voyages, ses lectures, ses références, ses rencontres amoureuses. Ici, l’échange et la rencontre avec Kim Fowley, lui permet de construire un récit fragmentaire sur le rapport homme-femme, sur la créativité, la puissance et l’impossibilité de la relation à l’autre. Kim chante, dérive, délire pendant que Elke, filme, se livre corps et bien à de multiples rituels de don et d’abandon et produit une mémoire improbable de cette étrange histoire d’amour, tenue entre deux mondes, entre l’Europe et l’Amérique, entre le réel et sa représentation.

Contents.

  • Kim Fowley - Two Songs for Vienna, 1994, 21'
  • Elke Krystufek - Performance Kunsthalle Wien, 1994, 8'30''
  • Some Views from N.Y. & L.A., 1994, 8'
  • Kim & Elke - Hollywood Garbage Can Views, 1994, 16'
  • We Almost Got Married, 1994, 12'16''
  • Meeting the Parents, 1995, 8'
  • Wreckage, 1995, 8'30''

Twister & Skinmail

VHS PAL 86 minutes, 1998/99 / 37 €
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A travers l’ensemble de son travail Elke Krystufek ne cesse d’indiquer comment l’artiste se constitue elle-même comme médium, un pur outil de communication, de contact, de prise avec le monde. “Skinmail” est une des représentations puissantes de cet effort constant. La vidéo devient un prolongement de ce corps-interface et produit une succession de rapports in/out, des passages entre différents paysages extérieurs et intérieurs, entre les supports, les sources sonores, les zones de proximités, entre tous les individus désirés ou emblématiques qui peuplent son monde. Ce travail renvoie à la structure du réseau, le corps même de l’artiste devenant une surface sensible d’impression, d’expérimentation, d’exposition. Dans cette hémorragie de signes, d’images, de sensations, l’existence de l’artiste absorbe chaque élément, dans un flux visuel et sonore ininterrompu, chaque partie étant intégrée dans une architecture de la perception, sans début ni fin. Une façon de vivre, de créer et de penser qui ne connaît plus de limites et qui ne cesse de se risquer dans l’épuisement et la répétition (d’une figure ou d’une séquence entière). “Twister” emprunte son titre à une chanson des Cranberries et travaille de façon radicale à l’effacement des frontières entre le rôle, l’image de l’artiste et sa vie privée. Elke Krystufek dégage de ce dernier segment une sorte d’énergie dévastatrice, un mouvement de tornade qui aspire et pulvérise les temporalités et les territoires. C’est le propre de la libido de hanter l’histoire et la géographie, de dessiner des cartes du monde. C’est le propre de ce travail de hanter ses propres fondements et de creuser d’autres lignes, à même la peau.

Contents.

  • Skin Mail, 1998, 66'
  • Twister, 1999, 18'